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Lettre aux finissants
Image par Pexels de Pixabay
Enseignante au secondaire
Chers finissantes, chers finissants,
À fleur de peau, sensibles, tristes et heureux à la fois, courageux et inquiets, détendus et stressés à nos heures, on ne s’est jamais autant sentis comme des adolescents! Ces émotions entremêlées nous rappellent à quel point l’adolescence est une période difficile et fragile. On aimerait donc vous adresser ces mots.
Pour nous, vous étiez déjà finissants le 1er jour de votre entrée en 5e secondaire. Le finissant ne se définit pas par un nombre de jours d’école. Le plus dur, ce n’est pas de faire son 5, comme vous le dites, c’est d’avoir réussi à trouver les stratégies et à développer les savoir-faire et les savoir-être pour se rendre à la dernière année. Le finissant ne se définit pas non plus par des notes. Un pilote de course reste un pilote de course même s’il ne peut pas finir une de ses courses, une course parmi d’autres. Le finissant se définit comme étant celui qui a traversé beaucoup d’épreuves à travers son secondaire et qui a toujours persévéré pour atteindre son but, la diplomation.
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On va pouvoir y aller ou pas ?
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Enseignante au secondaire
En ce temps difficile de pandémie, les profs que nous sommes sont plongés dans ce que j’appelle une zone grise. Entre ce qui se fait pour les élèves du Québec dans les écoles privées et ce qui est demandé à ceux du secteur public, UN MONDE!
À travers tout ça, beaucoup se demandent quand ils pourront passer à l’école pour aller chercher leurs affaires. Nous observons un flou artistique quant aux consignes émises un peu partout. On y va ? On n’y va plus ? Dur à suivre.
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Alexandra Coutlée, Covid-19 2020, Espaceprof, Gestion du temps, Lâcher prise, Organisation, relation d'aide, Santé mentale
Routine ou pas de routine
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Alexandra Coutlée
Fondatrice, conseillère pédagogique en intégration du numérique au primaire et au secondaire
Le débat est un peu partout sur les réseaux sociaux. Laissez vos enfants vivre le moment présent ou encore, voici une routine pour vos enfants du matin au soir. Certains jugent la routine horrible, d’autres jugent que le laisser-aller fera prendre du retard aux enfants.
De mon côté, je suis seule avec mon conjoint à la maison. Lorsque l’annonce m’a été faite que, en tant que conseillère pédagogique, j’allais faire du télétravail et que, pour l’instant, je pouvais « mettre mes dossiers à jour » en attendant les prochaines consignes, j’ai tout de suite établi un horaire. Je me suis forcée toute la semaine à m’habiller et « m’arranger » chaque matin et j’ai combattu l’envie de m’habiller en mou. J’ai établi un horaire entre 8h et 16, parti des minuteries pour m’octroyer des pauses et respecté mon heure de dîner. J’ai fait la liste des projets possibles et… des imprévus sont arrivés et je les ai mis de côté.
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Je m’ennuie…
Image par Anemone123 de Pixabay
Enseignante au secondaire
L’accueil à la porte. Les discussions du lundi sur la fin de semaine. La compétition des verbes avant le test de cycle. Les ateliers de roman. Les petits moments de la routine de classe. Notre routine. Ma routine.
La vérité est que, en ce temps de pause, je m’ennuie de ma routine (déjà!), mais surtout : je m’ennuie de mes élèves.
Je m’ennuie de les voir entrer en classe, de les accueillir.
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Alexandra Coutlée, Apprentissage, Climat de classe, Covid-19 2020, Enseignement positif, Espaceprof, relation d'aide
La pression disparue des évaluations
Image par S. Hermann & F. Richter de Pixabay
Fondatrice, conseillère pédagogique en intégration du numérique au primaire et au secondaire
Les débats sont bien présents sur les réseaux sociaux. Beaucoup de questionnements restent sans réponse et sans solution. Les enseignants sont présentement bombardés de ressources, d’articles sur des activités à faire à la maison, sur des outils autrefois payants qui offrent présentement une gratuité. Pour plusieurs, tout ça est très angoissant… On ne sait pas par où commencer.. ou même si on doit commencer! Rien n’est clair. Nos repères sont flous.
Les examens du ministère ayant été annulés, on peut souffler un peu. Nous n’avons pas cette pression de devoir à tout prix “couvrir la matière” qui se retrouvera à l’examen. Et si cette pression de résultats et d’examens disparue nous aidait, en tant qu’enseignant, à découvrir une autre façon de faire? Je ne sais pas pour vous, mais ce que j’aimais le plus dans mon rôle d’enseignant n’était pas la surveillance des examens de fin d’année… Trois heures à marcher dans les rangées… Ce n’était pas non plus cette correction de fin d’année interminable où mes commentaires ajoutés ne servaient à rien d’autre qu’à justifier ma note si jamais on la contestait…puisque les élèves ne reverraient jamais cette copie.
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Aujourd’hui, j’ai pleuré.
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Enseignante au secondaire
Oui, je suis probablement SPM. Oui, je suis sur le bord de devenir folle à force de ne voir personne. Oui, je suis hyper anxieuse face à ce qu’on vit tous actuellement. Mais ce n’est pas à cause de ça que j’ai pleuré.
Je faisais ma marche dans une ville endormie où régnait un calme totalement inhabituel en plein jeudi après-midi. Je suis passée devant une maison décorée d’un arc-en-ciel dessiné de la main d’un enfant. J’ai eu une boule dans la gorge. Puis j’ai poursuivi mon chemin. J’ai croisé une deuxième maison, décorée elle aussi d’un arc-en-ciel. Une larme a coulé sur ma joue. Puis une autre, et encore une autre. Le torrent, toi chose!
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Si j’avais su…
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Enseignante au primaire
Si j’avais su que la semaine de relâche durerait plusieurs semaines…
La première chose qui me vient à l’esprit, c’est que j’aurais lavé mes pupitres avant de partir et que j’aurais ramassé mon ordinateur. Je ne vous aurais pas préparé un projet de FEU sur la vie à la maison, les tâches ménagères et les règles dictées par les parents (oui oui… vous saisissez l’ironie, je ne savais pas) qui prendra le chemin de la tablette. Si j’avais su, je serais partie avec la pile de livres jeunesse que je garde pour “plus tard” pour créer des projets pour vous mes “sweetie pies”.
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L’école comme refuge: ces élèves en détresse psychologique
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Enseignante au secondaire
Depuis l’éclosion du coronavirus au Québec et l’arrêt des cours, je ne peux m’empêcher de penser à ces élèves en détresse. Ces élèves pour qui l’école est un refuge. Un refuge contre la solitude, l’ennui, les pensées négatives envahissantes, la violence, l’anxiété.
C’est que dans les réseaux sociaux, on s’intéresse surtout à l’aspect académique. Aux notions qui ne seront pas enseignées. Aux savoirs qui seront oubliés. Aux compétences qui ne seront pas complètement développées. Mais quand est-il du reste?
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La distance
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Enseignant au professionnel
Ça fait maintenant quelques jours que j’ai le petit hamster cérébral qui se laisse aller. C’est vrai que l’enseignant confiné que je suis n’est pas tellement habitué d’avoir le cerveau aussi libre en cette période de l’année. Tout comme beaucoup d’entre vous, je vis beaucoup d’incertitude quant à l’année scolaire en cours. Je pense à mes élèves, à leur réussite et comment nous sortirons de cette situation exceptionnelle.
Dans certains pays, et même certaines écoles du Québec, on a entamé un processus d’enseignement à distance. Sincèrement, j’ai beaucoup d’admiration pour les écoles qui ont réussi à entamer un tel cheminement. Cela a certainement dû provoquer une panoplie de changements et engendrer une adaptation incroyable autant pour les enseignants que pour les élèves. Je leur lève mon chapeau. Or, cette réalité de l’éducation à distance peut parfois être perçue comme miraculeuse en ces temps de confinement, mais elle est très loin de l’être.
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L’ennui
Image par PublicDomainPictures de Pixabay
Le monde entier est en quarantaine. Le monde s’ennuie. Partout, on voit apparaître des solutions à cette horrible sensation. Des horaires réglés à la minute près pour venir en aide aux parents, des propositions de séries, des visites virtuelles de musées, des suggestions pédagogiques pour ne pas que la perte se fasse ressentir auprès de nos jeunes. Lorsque j’étais petite, je m’ennuyais souvent. Je me rappelle de moments où j’allais voir ma mère en lui disant que je ne savais pas quoi faire. Elle me proposait des solutions. Elle me disait que lorsque je vivais cet ennui, je pouvais y pallier en étant créative. Faire du dessin, écouter de la musique, lire… Plusieurs études prouvent actuellement que l’ennui est le moteur de la créativité. J’irais même plus loin. À force de faire en sorte que le monde ne ressente jamais cet affreuse sensation, on en fait des êtres dépendants et passifs.