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Être là
Image par Foundry Co de Pixabay
Enseignante au secondaire
Aujourd’hui, alors que je marchais dans le corridor, je t’ai aperçu. Tu étais en larmes. En fait, c’était plus que des larmes. C’était des sanglots. Ton corps tremblait.Tu étais en état de crise. Une de celles qui te prennent la tête et le cœur depuis que tu es en dépression majeure.
J’ai alors fait ce que je sais le mieux faire: être là. Je suis restée près de toi pendant un bout, sans rien dire. Ta tristesse envahissait mon coeur. Peut-on ne pas être touché par la tristesse profonde d’un enfant? Je t’ai remercié de ta confiance et me laisser rester près de toi. Je t’ai dit que je comprenais que tu n’allais pas bien et aussi que tu n’étais pas dans un état pour retourner en classe. Une technicienne en éducation scolaire a pu ensuite te prendre avec elle pour te permettre d’aller reprendre le dessus sur tes émotions ailleurs qu’en plein milieu du corridor.
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À la découverte du coenseignement
Image par Here and now, unfortunately, ends my journey on Pixabay de Pixabay
Goldrick Noel
Enseignant au primaire
Avez-vous déjà pensé à ce que ressemblerait votre profession si vous aviez quelqu’un qui vous accompagne en classe pendant vos périodes d’enseignement? Et si cette personne était aussi présente pendant vos périodes de planifications? Mais pourquoi pas une autre enseignante? Tant qu’à faire, pourquoi ne viendrait-elle pas avec toute sa classe?
Toutes ces questions s’appliquent pour décrire ce qu’est le coenseignement, car il y a plusieurs façons de le vivre. Que ce soit avec une autre enseignante, une orthopédagogue, une enseignante-ressource, à temps plein ou à temps partiel, l’objectif est d’améliorer la qualité de l’enseignement offert. En bref, de permettre à tous les élèves de profiter des bienfaits de l’apprentissage. Il est vrai que tout ce qui touche la différenciation est souvent la première idée qui vient en tête, mais ce système a encore bien plus à offrir.
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Développement professionnel continu, Entraide, Formation, Lysiane Dallaire, Nouveaux enseignants, relation d'aide
Non légalement qualifié?
Image par Wokandapix de Pixabay
Enseignante au primaire
Je suis légalement qualifiée en enseignement du français. J’ai gradué il y a plus de 10 ans. J’ai toujours été détentrice d’un brevet d’enseignement. J’ai eu la chance de choisir ma voie professionnelle très jeune, d’étudier dans le bon domaine, d’avoir eu du travail depuis ma sortie de l’école.
Depuis 5 ans, je travaille avec les nouveaux enseignants d’anglais de mon centre de services, certains ont étudié dans ce domaine, mais la très grande majorité a étudié pour enseigner autre chose et un certain nombre appartient à la catégorie des non légalement qualifiés.
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Et si on ouvrait les portes de la classe?
Image par Ryan McGuire de Pixabay
Enseignant au primaire
Je n’ai pas vécu les années où l’Église dominait le monde de l’éducation, mais j’en sais assez pour savoir que plusieurs choses ont changé. Certains changements ont amené de bonnes choses et d’autres sont moins agréables à vivre.
Par exemple, il fut un temps où ce sont les enfants qui devaient répondre de leurs actes lorsque venait la saison des bulletins. Cependant, les réformes ont donné des mots de tête aux parents qui n’arrivent plus à suivre ce que leurs enfants apprennent. Cela a rehaussé la charge des enseignantes qui du coup sont devenues la pièce maîtresse d’un enseignement où c’est normalement l’enfant qui doit développer ses compétences en s’engageant dans son apprentissage. Les années se succèdent et de plus en plus, ce sont elles que l’on pointe du doigt pour les mauvais résultats scolaires.
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Alexandra Coutlée, Covid-19 2020, Développement professionnel continu, Enseignant connecté, Entraide
Entraide numérique
Image par Gerd Altmann de Pixabay
Fondatrice et collaboratrice
Conseillère pédagogique au primaire et au secondaire
Difficile avec toute la lourdeur de ce qui se vit dans le milieu de l’éducation en ce temps de pandémie de trouver du positif. Mais étant de nature optimiste, j’aime regarder le bon côté des choses… tout en étant assez réaliste pour exprimer ce qui ne va pas et le dire quand ça ne va pas (je vous suggère d’ailleurs « Positivité toxique et négativité toxique » de Goldrick Noel à ce sujet). Cette pandémie vient brasser bien des choses dans le milieu de l’éducation et vient mettre en lumière ce qui ne fonctionnait pas depuis longtemps, mais qui était un peu moins évident aux yeux de tous. Il y a, par contre, de belles choses qui ressortent de tout ce que l’on vit présentement. Cette crise nous force à nous revirer sur un dix cennes sur bien des aspects de la pédagogie et de l’intégration du numérique et nous fait avancer dans plusieurs domaines.
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L’autonomie professionnelle
Image par Gerd Altmann de Pixabay
S’il y a un métier où tu peux te permettre de solidement te casser la gueule, c’est en éducation!
On dit que la perfection n’existe pas. Cela voudrait donc dire que la rechercher est une quête sans fin. C’est encore plus vrai quand on débute.
À ma première année d’enseignement, j’ai oublié d’évaluer deux compétences lors de la première étape. J’ai pris le temps de les enseigner, d’avancer dans le programme, mais j’ai complètement oublié d’en faire un des éléments du bulletin.
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Tu ne peux pas comprendre…
Image par Gerd Altmann de Pixabay
Alexandra Coutlée
Fondatrice et collaboratrice
Conseillère pédagogique au primaire et au secondaire
La phrase qui me faisait le plus peur est finalement tombée, 6 mois jour pour jour après que j’aie quitté la classe : tu ne peux pas comprendre, tu n’es pas en classe toi ! C’est la phrase que je redoutais le plus en quittant la classe et en acceptant un poste de conseillère pédagogique… me faire dire, en quelque sorte, que j’étais déconnectée du milieu. Pourtant, j’étais en classe quelques jours avant la fameuse phrase… mais ce n’est effectivement pas la même chose.
Lorsque j’ai affiché ce changement sur la page d’Espaceprof, j’ai aussi reçu des commentaires accusateurs disant que l’on prenait ce genre de poste parce qu’on savait que le métier était trop dur ou que l’on n’aimait pas enseigner. C’est pourtant tellement le contraire. Mes plus beaux moments en éducation sont lorsque je suis avec des élèves. Aucun enseignant ne rêve de réunions, de correction (du moins pas moi) ou d’entrer des notes dans des logiciels lents et pénibles. On rêve d’interagir avec les jeunes, avec les élèves.
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Alexandra Coutlée, Covid-19 2020, Enseignant connecté, Enseignement positif, Entraide, Espaceprof, Pédagogie
Mon école 100% virtuelle
Une collaboration avec École Branchée!
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Une école à réparer
Image par PublicDomainPictures de Pixabay
Notre système d’éducation n’est pas parfait. J’oserais même dire qu’il est plutôt chambranlant. Il se fragilise d’année en année. Chacun cherche à réparer les fissures, mais à sa manière. On a de petits bouts de rubans adhésifs ici et là, de la colle à bâton, des diachylons… Parfois, en insistant un peu trop pour que ça colle, on crée de nouvelles fissures, on casse un gros morceau. Alors on se fâche parce que ça ne tient pas. On cherche un coupable, on accuse celui qui n’a pas utilisé le bon matériel. Il arrive aussi qu’une tempête vienne faire tomber de gros morceaux, comme le fait actuellement la pandémie.
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Les soucis
Image par Heike Frohnhoff de Pixabay
Enseignante au primaire
Souci : Portant mal son nom, le souci est une plante à la couleur fort gaie qui, bien loin d’attirer les problèmes, repousse les parasites au potager et soulage les petits problèmes de santé. –https://www.aujardin.info/plantes/souci.php
J’avais lu un article au début de ma carrière: “Find Your Marigold”. Il m’avait beaucoup parlé et il me semble encore plus adéquat en ce moment. Il parle de trouver les “plants de soucis” (marigold), cette plante amie du jardinier, dans notre entourage scolaire. Cet article mentionne aussi les “noyers” (walnut tree) comme étant ces collègues dont la présence alourdit notre façon de percevoir la situation.
Que je sois ou non d’accord avec la réouverture des écoles a peu d’importance. Je suis jeune, j’habite seule, je suis en santé, je vais me plier aux demandes. Ensuite, il reste à savoir comment gérer l’incertitude, planifier l’imprévisible puisque le retour à l’école semble bel et bien inévitable. Ce que je vais mentionner dans les prochaines lignes ne vous empêche pas de partager vos inquiétudes avec vos patrons, vos représentants syndicaux ou vos élus. Je ne prétends pas que la situation sera miraculeusement plus facile en appliquant 3 ou 4 principes. J’espère simplement que la situation, aussi imprévisible soit-elle, sera un peu moins difficile à vivre, un peu moins anxiogène aussi.