-
Comment allez-vous madame?
Image par ijmaki de Pixabay
Enseignante au secondaire
Avant, quand un élève me posait la question, je répondais toujours: bien, merci! J’imagine que c’est l’habitude que l’on prend à se dire « salut ça va » – « oui, toi » – « oui, merci » de manière presque machinale, parfois même sans émotion.
Depuis quatre ans environ, j’ai fait le choix de dire la vérité, souvent avec humour. Voici des exemples de ce que je peux répondre à l’élève:
-
Être là
Image par Foundry Co de Pixabay
Enseignante au secondaire
Aujourd’hui, alors que je marchais dans le corridor, je t’ai aperçu. Tu étais en larmes. En fait, c’était plus que des larmes. C’était des sanglots. Ton corps tremblait.Tu étais en état de crise. Une de celles qui te prennent la tête et le cœur depuis que tu es en dépression majeure.
J’ai alors fait ce que je sais le mieux faire: être là. Je suis restée près de toi pendant un bout, sans rien dire. Ta tristesse envahissait mon coeur. Peut-on ne pas être touché par la tristesse profonde d’un enfant? Je t’ai remercié de ta confiance et me laisser rester près de toi. Je t’ai dit que je comprenais que tu n’allais pas bien et aussi que tu n’étais pas dans un état pour retourner en classe. Une technicienne en éducation scolaire a pu ensuite te prendre avec elle pour te permettre d’aller reprendre le dessus sur tes émotions ailleurs qu’en plein milieu du corridor.
-
Anxiété et motivation: quoi ne pas dire!
Image by Amanda McConnell from Pixabay
Enseignante au secondaire
La rentrée 2020 sera exceptionnelle et particulière dans ce contexte de la COVID. Cela apportera de l’anxiété et une baisse de motivation chez certains élèves (comme chez certains profs). J’aimerais donc vous donner une piste pour faire diminuer l’anxiété et augmenter la motivation des élèves.
Mais avant d’entrer dans le vif du sujet, voici un petit défi pour vous. C’est une énigme assez facile. Vous n’aurez sans doute pas de difficulté à la faire, mais cela me permettra d’illustrer mes propos. La voici:
Avant-hier, Catherine avait 17 ans ; l’année prochaine, elle aura 20 ans. Comment est-ce possible ?
Prenez 10 petites secondes pour résoudre l’énigme. Et puis? Avez-vous réussi?
-
L’introspection: un outil pour le développement de l’identité professionnelle
Image par Fifaliana Joy de Pixabay
Enseignante au secondaire
Combien de fois vous arrêtez-vous par année pour réfléchir à votre identité professionnelle? Pour réfléchir à qui vous êtes comme enseignant.e? Pour réfléchir à qui vous voulez être comme enseignant.e?
Comme pour l’identité personnelle, l’identité professionnelle se construit, se développe, se modifie. Les quelques enseignants qui m’ont servie de mentors et de guides me rappelaient souvent ceci:
Le bon enseignant cherche toujours à apprendre et à apprendre à devenir lui-même meilleur.
-
Ma classe réelle est tellement plus…
Image par Okan AKGÜL de Pixabay
Enseignante au secondaire
Ma classe réelle n’a rien à envier à ma classe virtuelle. Elles sont tellement différentes.
Ma classe réelle a ses odeurs que les élèves reconnaissent à leur arrivée. Elle sent parfois le produit au citron que j’utilise pour laver mes bureaux juste parce qu’il sent tellement bon! D’autres fois, elle sent le thé chaï, qui est sur mon bureau, et d’autres, ma crème à main à la lavande que je partage avec mes élèves.
Ma classe réelle a ses couleurs. Elle a une belle nappe fleurie, un joli faux pot de fleurs, des photos souvenirs de mes débatteurs épinglées sur un tableau, des dessins réalisés par mes élèves sur la nature de l’être humain.
-
Les ados ne sont pas des adultes
Image par Kathy Bugajsky de Pixabay
Enseignante au secondaire
En ce temps de grand confinement, j’ai lu beaucoup de commentaires sur nos adolescents. Sommes-nous portés à les juger trop rapidement? Avons-nous parfois comme attentes qu’ils se comportent comme des adultes?
François Hertel a dit un jour: «Rien de plus terrible, quand on a été un enfant de talent, de n’être plus qu’un adolescent qui se cherche.»
Et quel contexte difficile en ce moment pour se trouver! Comment se sentent-ils? Comment vivent-ils ce confinement? Est-ce qu’ils en parlent vraiment? Est-ce qu’ils le savent eux-mêmes? Une chose est certaine, nous ne sommes pas dans leur tête et leur coeur. Et nous sommes encore moins dans leur maison. Est-ce que les deux parents ont recommencé à travailler? Quelle est l’ambiance familiale? Y a-t-il de la violence verbale ou psychologique? Sont-ils bien supportés?
-
Lettre aux finissants
Image par Pexels de Pixabay
Enseignante au secondaire
Chers finissantes, chers finissants,
À fleur de peau, sensibles, tristes et heureux à la fois, courageux et inquiets, détendus et stressés à nos heures, on ne s’est jamais autant sentis comme des adolescents! Ces émotions entremêlées nous rappellent à quel point l’adolescence est une période difficile et fragile. On aimerait donc vous adresser ces mots.
Pour nous, vous étiez déjà finissants le 1er jour de votre entrée en 5e secondaire. Le finissant ne se définit pas par un nombre de jours d’école. Le plus dur, ce n’est pas de faire son 5, comme vous le dites, c’est d’avoir réussi à trouver les stratégies et à développer les savoir-faire et les savoir-être pour se rendre à la dernière année. Le finissant ne se définit pas non plus par des notes. Un pilote de course reste un pilote de course même s’il ne peut pas finir une de ses courses, une course parmi d’autres. Le finissant se définit comme étant celui qui a traversé beaucoup d’épreuves à travers son secondaire et qui a toujours persévéré pour atteindre son but, la diplomation.
-
L’école comme refuge: ces élèves en détresse psychologique
Image par Ulrike Mai de Pixabay
Enseignante au secondaire
Depuis l’éclosion du coronavirus au Québec et l’arrêt des cours, je ne peux m’empêcher de penser à ces élèves en détresse. Ces élèves pour qui l’école est un refuge. Un refuge contre la solitude, l’ennui, les pensées négatives envahissantes, la violence, l’anxiété.
C’est que dans les réseaux sociaux, on s’intéresse surtout à l’aspect académique. Aux notions qui ne seront pas enseignées. Aux savoirs qui seront oubliés. Aux compétences qui ne seront pas complètement développées. Mais quand est-il du reste?
-
Avec les collègues: attention à la compétition!
Image par Gerd Altmann de Pixabay
Enseignante au secondaire
Dans un milieu comme l’enseignement, il peut arriver un moment où on se sent en compétition vis-à-vis nos collègues. Parce qu’un de nos collègues a de très bonnes relations avec tous ses élèves. Parce qu’un de nos collègues fait toujours des projets hyper stimulants avec les élèves. Parce qu’un de nos collègues a toujours les bons conseils.
Pourquoi cacher vos faiblesses au lieu de les surmonter?
Imaginez si tous les enseignants avaient les mêmes forces et faiblesses, ce ne serait pas la situation idéale pour la réussite et la motivation des élèves! Rappelez-vous que si un collègue est apprécié pour sa relation avec ses élèves, vous l’êtes sans doute autant par rapport à une autre force comme la gestion de classe ou la maîtrise de votre matière. Les élèves sont aussi tous différents et ils n’apprécient pas les mêmes forces chez leurs enseignants. Toutefois, les élèves, comme les collègues, ont souvent une perception négative des enseignants qui n’ont jamais travaillé sur eux-mêmes.
-
Lettre d’un ado à ses parents pour Noël
Image par klimkin de Pixabay
Enseignante au secondaire
Maman, papa,
Le temps des fêtes arrive pis j’me dis que ça va me faire du bien. Je dois avouer que cette année, je la trouve dure. Pas pour une raison en particulier je pense, juste parce que je vieillis. J’ai plus conscience des autres pis de leur jugement. J’ai plus conscience de mon corps que j’aime pas bin bin. J’suis plus souvent déçu de mes amis parce que je commence à comprendre c’est quoi la vraie amitié. Je commence à être attiré par les autres, mais j’suis pas certain si quelqu’un d’autre pourrait s’intéresser à moi, j’me trouve pas mal ordinaire.