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Cher élève
Enseignante au primaire et au secondaire
Cher élève,
Aujourd’hui, c’est la rentrée, et j’avais tellement de choses à te dire ! Je pensais à mon coco pour qui passer la journée assis sur une chaise est tellement un défi de taille ! Je pensais à mon coco qui a toujours plein de choses à dire et pour qui lever la main avant de parler est un vrai supplice ! Sache que je vous comprends tellement ! Moi aussi, quand j’étais petite, on me réprimandait souvent parce que je déplaçais de l’air ! Je te promets de te faire des petits rappels avec douceur ! Je sais que ce n’est pas pour mal faire, mon cœur. C’est plus fort que toi !
Je pensais à ma cocotte qui a mal dormi la nuit dernière parce qu’elle fait tellement d’anxiété… ce mal du siècle ! Sache que moi aussi, j’en fais ! Je te comprends. Je te promets d’être compréhensive lorsque tu seras dans la lune.
Je pensais aussi à toi, ma cocotte, qui as tellement de pression à la maison avec les résultats scolaires. Tu es tellement brillante ! J’ai envie de te dire combien tu m’impressionnes et que je suis fière de toi ! Sache que tu vaux tellement plus qu’une note sur un bout de papier ! Tu es tellement plus que ça ! J’ai envie de te dire que, dans la vie, on a le droit de se tromper, de faire des erreurs … ce n’est pas grave ! L’important, c’est d’apprendre et de se relever.
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Vous êtes meilleures que vous le pensez
Image par StockSnap de Pixabay
Enseignant au primaire
Nous vivons présentement dans un contexte exceptionnel. Nos aînées n’ont pas de trucs et astuces pour enseigner en temps de pandémie. Cela fait de nous des pionnières dans l’histoire de l’éducation depuis la création du Ministère de l’Éducation.
Ce n’est pas rien.
Mais même en contexte régulier, nous trouvons le moyen de réaliser de grandes choses. Cela m’amène à dire que nous sommes bien meilleures qu’on le pense, car trop souvent nous réussissons en partant de presque rien.
On dit que la formation universitaire en éducation n’est pas complète et que ça prend plusieurs années avant d’avoir une idée de ce que sera notre identité professionnelle. Mais il y a un message qui nous suit tout le long de notre parcours autant à l’université que dans les stages et les médias : « Ne t’attends pas à être valorisée! »
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Positivé toxique et négativité toxique
Image par Gerd Altmann de Pixabay
L’équilibre, c’est quelque chose que nous recherchons dans toutes les sphères de notre vie. Si la recherche d’un juste milieu entre la vie personnelle et la vie professionnelle est dans plusieurs de nos discussions, celle de la perception de notre quotidien ne l’est pas vraiment. On va chercher à dire tout haut quand ça va bien. On va chercher à dire tout haut quand ça va mal. Mais rares sont les personnes qui vont répondre qu’ils ont pris le temps de peser les pour et les contre afin de qualifier leur journée.
En bref, on se retrouve la plupart du temps à ignorer tout ce qui va mal quand on est de bonne humeur et à ignorer tout ce qui va bien quand on est de mauvaise humeur. Et quand on baigne trop souvent dans ce genre de situations, on tombe dans la toxicité. On devient malgré nous des obstacles à l’équilibre de notre santé mentale.
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Madame Jade et ses élèves
Étudiante en enseignement, enseignante au primaire
Je suis nouvellement titulaire d’une classe de 5e année. Mes élèves. Je les aime d’un amour que je ne pensais pas ressentir pour 23 enfants qui me donnent des cheveux blancs à 26 ans. Parfois, c’est difficile. Je dis parfois, mais c’est souvent. Il n’est pas rare de me voir attablée dans ma salle à manger sous une pile de correction, découragée, avec mon verre de vin rouge à me dire que je ne vais pas y arriver et que je suis une prof de bouette.
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Je m’ennuie…
Image par Anemone123 de Pixabay
Enseignante au secondaire
L’accueil à la porte. Les discussions du lundi sur la fin de semaine. La compétition des verbes avant le test de cycle. Les ateliers de roman. Les petits moments de la routine de classe. Notre routine. Ma routine.
La vérité est que, en ce temps de pause, je m’ennuie de ma routine (déjà!), mais surtout : je m’ennuie de mes élèves.
Je m’ennuie de les voir entrer en classe, de les accueillir.
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Si j’avais su…
Image par Steve Buissinne de Pixabay
Enseignante au primaire
Si j’avais su que la semaine de relâche durerait plusieurs semaines…
La première chose qui me vient à l’esprit, c’est que j’aurais lavé mes pupitres avant de partir et que j’aurais ramassé mon ordinateur. Je ne vous aurais pas préparé un projet de FEU sur la vie à la maison, les tâches ménagères et les règles dictées par les parents (oui oui… vous saisissez l’ironie, je ne savais pas) qui prendra le chemin de la tablette. Si j’avais su, je serais partie avec la pile de livres jeunesse que je garde pour “plus tard” pour créer des projets pour vous mes “sweetie pies”.
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Quitter pour un congé de maternité
Image par alessandraamendess de Pixabay
Enseignante au secondaire
Je viens de terminer ma première semaine de congé de maternité. Bien que j’ai passé celle-ci avec un bon rhume, j’ai – presque complètement – réussi à décrocher de tout ce qui était scolaire. En fin d’étape, je dois dire que j’en suis plutôt fière! Avant de partir, mes notes étaient entrées, mes commentaires étaient faits et mes adieux avaient été envoyés aux parents. Je pouvais donc partir la tête vide! Ou presque…
Les semaines qui ont précédé mon départ, je recevais chaque jour la même question : « As-tu hâte, il n’en reste pas long! » Eh bien, non, je n’avais pas si hâte. Oui, j’étais fatiguée et j’attendais avec impatience le moment où je pourrais me lever sans cadran, mais j’angoissais à l’idée de quitter ma routine et mes élèves. Même si j’arrivais chaque matin un peu plus épuisée et moins motivée que la veille, dès que je mettais les pieds dans ma classe, que je me retrouvais aux côtés de mes élèves, j’étais revigorée.
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Heureux sont les fous
Image par Ginta Pūķe de Pixabay
Lysiane Dallaire
Enseignante en anglais au primaire
“Tu es FOLLE”. C’est le commentaire que je finis toujours par entendre à la fin de la semaine du spectacle de talents de mon école. On y entend parfois une part de reconnaissance ou alors une part de jugement.
Quand on parle à nos proches et qu’on leur demande quelles sont les tâches d’un enseignant, ils nous disent: planifier, corriger, enseigner, photocopier, assister à des rencontres, animer des récupérations, etc.
Il y a cependant une part de notre travail, celle qui pour moi vient s’ajouter à ma tâche et qui pourtant me rend si heureuse. Elle passe malheureusement bien souvent sous le radar lorsqu’il est question du travail d’un enseignant . Car l’enseignement est fait de plein d’extras qui font de l’école un milieu de vie et non pas seulement un établissement d’enseignement.
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Portrait d’enseignant: Luc
Alexandra Coutlée
Conseillère pédagogique au primaire et au secondaire, fondatrice d’Espaceprof
Luc a étudié en adaptation scolaire et sociale à l’UQAM et enseigne depuis 32 ans. Il dit même : “depuis 32 belles années” dans la commission scolaire qui lui a donné sa chance. Il dit avoir eu la chance de suivre un parcours atypique, enseignant l’adaptation scolaire au secondaire, puis au primaire, puis par la suite en informatique au primaire et même enseignant ressource. Il est de retour au secondaire depuis un temps dans une école à projet particulier qui aide les élèves en difficulté d’apprentissage.
Il a choisi l’enseignement, car il avait le désir d’aider les élèves à mieux apprendre. Son plus beau moment en enseignement fut d’ailleurs en tant qu’enseignant ressource en mathématique de niveau secondaire 1. Une petite classe de 10 élèves lui avait été confiée et l’objectif était d’intégrer le plus possible d’élèves dans une classe régulière. Pas toujours facile l’intégration d’élèves en difficulté, par contre. Luc en sait quelque chose. Mais ce projet, où le travail d’équipe était très présent, l’a marqué. Plusieurs élèves ont vécu une intégration réussie vers les classes régulières.
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POURQUOI J’AI DÛ QUITTER L’ENSEIGNEMENT ET ME CHOISIR
Image par congerdesign de Pixabay
Gabriel Gaudreault
Enseignant en formation professionnelle
https://leblogueduprof.com
Je n’en connais pas un, j’ai beau chercher et chercher, mais je n’y arrive pas. Je ne connais aucun enseignant qui souhaite quitter la profession de son plein gré. C’est logique lorsqu’on y pense, l’enseignement est l’une des professions où l’expression « don de soi » prend tout son sens. Pourtant, ils sont des centaines à quitter la profession chaque année. J’ai même été l’un d’entre eux, l’un de ceux qui en sont venus à se dire : « Ce n’est pas pour moi… »
Pourtant, dans la grande majorité des cas, ce n’est pas nous qui ne sommes pas faits pour la profession, mais à l’inverse, c’est la profession qui n’est pas faite pour nous. Je m’explique : La plupart des enseignants, moi compris, ont quelques valeurs communes, ils sont, pour la plupart d’entre eux, généreux, ils croient beaucoup en la jeunesse et veulent léguer quelque chose à leur prochain. Ne nous leurrons pas, le système scolaire québécois n’encourage pas toujours ces mêmes valeurs et dès l’entrée en fonction d’un nouvel enseignant, la réalité peut frapper rapidement. Est-ce qu’il faut pour autant laisser tomber ses rêves d’enseignant ? Certainement pas. Cependant, un recul peut parfois s’avérer nécessaire pour quelques personnes.