Être là


Enseignante au secondaire
Aujourd’hui, alors que je marchais dans le corridor, je t’ai aperçu. Tu étais en larmes. En fait, c’était plus que des larmes. C’était des sanglots. Ton corps tremblait.Tu étais en état de crise. Une de celles qui te prennent la tête et le cœur depuis que tu es en dépression majeure.
J’ai alors fait ce que je sais le mieux faire: être là. Je suis restée près de toi pendant un bout, sans rien dire. Ta tristesse envahissait mon coeur. Peut-on ne pas être touché par la tristesse profonde d’un enfant? Je t’ai remercié de ta confiance et me laisser rester près de toi. Je t’ai dit que je comprenais que tu n’allais pas bien et aussi que tu n’étais pas dans un état pour retourner en classe. Une technicienne en éducation scolaire a pu ensuite te prendre avec elle pour te permettre d’aller reprendre le dessus sur tes émotions ailleurs qu’en plein milieu du corridor.
C’est vrai que comme prof, on se sent tellement démunis parfois face à nos élèves qui ont une santé mentale fragilisée et qui sont de plus en plus nombreux. Nous ne sommes pas éducateurs, psychologues ou médecins. Alors souvent, le meilleur qu’on peut leur donner, c’est d’être là. Juste là. En prenant le temps. En écoutant. En démontrant une empathie sincère.
En ces temps difficiles pour la santé mentale de nos jeunes, je sais que vous êtes beaucoup à être là pour eux. À tous les jours. Vous faites la différence, vous devenez un facteur de protection. Merci.