Entraide numérique
Fondatrice et collaboratrice
Conseillère pédagogique au primaire et au secondaire
Difficile avec toute la lourdeur de ce qui se vit dans le milieu de l’éducation en ce temps de pandémie de trouver du positif. Mais étant de nature optimiste, j’aime regarder le bon côté des choses… tout en étant assez réaliste pour exprimer ce qui ne va pas et le dire quand ça ne va pas (je vous suggère d’ailleurs « Positivité toxique et négativité toxique » de Goldrick Noel à ce sujet). Cette pandémie vient brasser bien des choses dans le milieu de l’éducation et vient mettre en lumière ce qui ne fonctionnait pas depuis longtemps, mais qui était un peu moins évident aux yeux de tous. Il y a, par contre, de belles choses qui ressortent de tout ce que l’on vit présentement. Cette crise nous force à nous revirer sur un dix cennes sur bien des aspects de la pédagogie et de l’intégration du numérique et nous fait avancer dans plusieurs domaines.
Une des plus belles choses dont je suis témoin depuis mes débuts en enseignement, c’est l’entraide. J’ai toujours trouvé sur mon chemin des gens prêts à m’écouter, à m’appuyer, à me donner un coup de main. Nouvellement arrivée dans une salle de profs, quelqu’un était toujours disponible pour me donner un coup de main avec le photocopieur qui fait des siennes, me dire à quelle secrétaire je devais donner ce formulaire ou me donner des conseils pour aborder Mélodie qui semblait m’avoir prise en grippe, mais avec qui le prof de maths avait un bon lien et des astuces.
Cette entraide se fait autant dans les milieux que sur les réseaux sociaux, mais est encore plus présente en ligne depuis la pandémie, selon ce que j’observe, que par le passé. Je ne compte plus les questions techniques du dimanche soir de la prof en panique qui n’arrive plus à ouvrir son compte pour une ressource et reçoit 118 commentaires en réponse à sa question avec de multiples pistes de solutions. Et que dire du nombre de fois où j’ai vu: «Je t’ai écris en privé» et que cette entraide s’est continuée assurément sans que je puisse en être témoin. Des questions pour repenser l’évaluation d’une compétence, des demandes de suggestions d’outil numérique pour réaliser un projet avec les élèves, le partage de nombreux tutoriels et capsules d’aide ne sont que quelques exemples.
Je suis toujours tellement touchée lorsque je vois passer un partage du genre: «C’est la première fois que je partage quelque chose ici. Je vous partage une activité que j’ai réalisée avec les élèves.» Ce moment plein d’hésitation où on se lance et redonne à notre communauté pédagogique, moi je trouve ça émouvant à chaque fois! Des partages d’activités, de modèles à utiliser, de projets complets partagés à tous, j’en vois passer des centaines chaque semaine sur les différents groupes où j’ai la chance d’être incluse!
Je vois naître des amitiés et des collègues lointains qui deviennent des gens qu’on a l’impression de connaître depuis toujours. J’en ai plusieurs comme ça dont je parle en disant: « Mon ami Maxime ou mon amie Sophie a partagé l’autre jour… » et je ne les ai jamais vus en personne! On collabore tellement, on partage tellement qu’on a l’impression de se connaître et d’être vraiment des collègues, voire des amis proches! Comme si nos bureaux étaient un à côté de l’autre dans la salle de profs depuis des années, malgré la distance, malgré que tout est seulement en ligne.
Ça, c’est beau et positif, je trouve!
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